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INTERVIEW Louis Nègre, président du GART

Louis Nègre est président du Groupement des Autorités Responsables de Transport

 

À quelques semaines de European Mobility Expo, quel message souhaitez-vous adresser aux futurs visiteurs ?

Élus et techniciens des autorités organisatrices de la mobilité, opérateurs, industriels et entreprises de services, experts du secteur, toute la communauté du transport public et de la mobilité durable se retrouvera à Paris après une première édition en 2020, marquée par un format exclusivement digital. Nous vous attendons nombreuses et nombreux dans les allées du salon pour découvrir les dernières innovations mais également dans les salles des conférences thématiques que nous organisons conjointement avec l’UTP. Elles sont en accès libre, l’occasion de rendre toujours accessibles au plus grand nombre ce qui se dit et ce qui se fait dans le domaine des mobilités. Et les enjeux pour notre secteur ne manquent pas, à commencer par les grandes orientations que fixera la ou le futur(e) président(e) de la République. La dimension européenne sera également au cœur des échanges dans la mesure où l’Union européenne finance la transition énergétique et les projets d’infrastructures de transport. Ainsi, les différents outils que l’Europe met à la disposition des collectivités pour les accompagner seront abordés pendant ces trois jours.

 

L’European Mobility Expo sera l’occasion de relayer les sept propositions en faveur de la mobilité formulées par le GART dans la perspective de l’élection présidentielle française. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Ces sept propositions que nous avons rédigées en concertation avec nos adhérents s’inscrivent pleinement dans les enjeux actuels et futurs de notre pays. Aujourd’hui, le quotidien de nos concitoyens est marqué par une hausse importante du coût de l’énergie affectant leur pouvoir d’achat et un défi climatique aux coûts environnementaux de plus en plus irréversibles. L’un des leviers d’action réside dans la construction d’une mobilité toujours plus durable. Dans cette perspective, nous faisons sept propositions d’ordre stratégique, écologique et économique. Je vous invite à les parcourir, elles sont détaillées et argumentées sur le site internet du GART. Parmi-celles-ci, nous appelons à un engagement financier fort de l’État pour la mobilité du quotidien avec un nouveau plan d’investissement de cinq milliards d’euros sur les cinq prochaines années. Cette enveloppe serait répartie de la manière suivante : trois milliards d’euros pour développer l’offre de mobilité, y compris les mobilités actives, et un soutien à hauteur de deux milliards d’euros pour la conversion de l’ensemble du parc de véhicules vers des matériels à plus faibles émissions.

 

La transition énergétique sera au cœur des débats lors du deuxième jour des conférences. Quelles sont les actions du GART en la matière ?

Nous nous félicitons de la stratégie nationale bas carbone et nous nous inscrivons totalement dans la démarche européenne Fit for 55. Les collectivités sont totalement engagées dans une dynamique de verdissement de leurs flottes de bus et de cars. Cela représente 1,2 milliard d’euros d’investissement sur la période 2021-2022. Le contexte international rend cette stratégie incontournable.

Mais, par son rôle de représentant national des autorités organisatrices de la mobilité, le GART agit pour trouver des solutions pragmatiques et adaptées au contexte et à la réalité du terrain. C’est ainsi que, pour assurer cette transition écologique, nous sommes intervenus pour adapter l’interprétation faite par l’État de la transposition de la directive européenne qui nous permet, dans cette phase de transition, de sortir du champ de son application les réseaux de taille moyenne qui ne sont pas en mesure de l’appliquer à un coût acceptable par ces collectivités.
Pour autant, l’arrivée des biocarburants va nous permettre d’accélérer notre sortie de la dépendance aux énergies fossiles. Pour y parvenir, nous considérons au sein du GART à titre transitoire, que le BioGNV, un gaz naturel issu de la méthanisation et non d’énergies fossiles, représente une technologie immédiatement accessible, notamment pour les petits réseaux de transport.

Malheureusement, la loi ne considère pas les véhicules motorisés par l’énergie BioGNV comme des véhicules à très faibles émissions, contrairement à l’électricité ou l’hydrogène. Selon nous, cette position doit évoluer. C’est la raison pour laquelle nous avons inscrit cette demande dans nos sept propositions en faveur de la mobilité. Intégrer le BioGNV dans les énergies à très faibles émissions faciliterait le processus de verdissement des flottes. D’ailleurs, la matinée consacrée à la transition énergétique, le 8 juin prochain, permettra d’échanger dans le détail sur ce sujet.